Création des « Territoires performants »
Alors que le pays compte un grand nombre de puissantes entreprises performantes et réalisant une grande partie de leurs activités à l'étranger, nos PME sont trop peu nombreuses ou en difficultés. Ce rapport présente une série de propositions pour rendre nos territoires performants et soutenir nos petites et moyennes industries.
La mondialisation n'autorise aucun répit. Notre pays remporte les plus grands succès avec nos grandes entreprises mondialisées, il connaît aussi les pires situations locales avec nos industries souvent mises en échec dans nos territoires par défaut de compétitivité. Les conséquences économiques de ces échecs sont aussi suivies de conséquences sociales, humaines, difficilement acceptables. Les pouvoirs publics qui, évidemment, ne peuvent pas tout, ont néanmoins des responsabilités importantes dans le déclin subi depuis quelques décennies par de nombreuses petites et moyennes industries, déclin qui se traduit par des fermetures d'usines, un déficit commercial grandissant et des perspectives inquiétantes vivement ressenties par nos compatriotes.
Pour les observateurs des tissus économiques, les responsabilités des pouvoirs publics sont liées à la rigidité, certains disent la myopie, de leurs orientations : depuis plus de 30 ans, chaque année, entre 75 et 80 % des aides de l'Etat vont aux grandes entreprises. La petite industrie, entreprise très exposée et dépourvue de moyens de résistance, souvent dirigée par un homme seul, ne peut réagir comme les managers d'une très grande entreprise qui disposent autour d'eux d'une somme de compétences et des capacités financières pour investir et se développer. Elle aurait donc dû bénéficier depuis des décennies d'efforts particuliers, de politiques spécifiques ; ce ne fut pas le cas.
A la base de ce document se trouve le constat de l'extrême importance de la P.M.I.1 au coeur du potentiel économique de notre pays, pour sa contribution à la richesse et plus spécialement comme élément de « fixation des populations » et d'entraînement des autres activités dans nos territoires. Une étude du S.E.S.S.I. (Service des études et statistiques industrielles) montrait que la petite industrie tirait directement plus de 50 % des autres activités dans son environnement et beaucoup plus au plan local.
Les élus savent bien, sans l'expliquer avec des chiffres, combien les « manufactures » locales comptent dans l'équilibre économique et social. C'est tout un réseau de rapports humains et commerciaux qui s'y trouve développé ; au-delà des seuls aspects économiques, c'est bel et bien l'équilibre social d'un territoire (qui n'est pas moins important parce que moins quantifiable !) qui se joue par la survie des petites entreprises. Tout départ, fermeture ou déclin, représente des drames, que la bonne volonté et les moyens des pouvoirs publics ne peuvent compenser. Il est possible, néanmoins, de changer les choses. Ce petit livret présente quelques propositions pour rendre nos territoires performants.
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