Pourquoi la France devrait enfin suivre les recommandations de la Commission Européenne ?

Le 22 mai dernier la Commission Européenne a rendu ses recommandations visant à redresser l’économie française. Des préconisations nécessaires au vues de la conjoncture française.

Depuis 2011, la Commission Européenne, dans le cadre du Semestre Européen, rend chaque année un avis personnalisé à destination des Etats-membres leur suggérant la mise en œuvre de réformes structurelles. Ce mécanisme, se déroule en trois phases : observations, analyses et recommandations. Sans valeur légale ou décisionnaire, ces recommandations ne sont que des conseils sur les réformes à mener. Cette année la Commission a proposé quatre domaines de recommandations à la France : réduction de la dépense publique, réforme de la fiscalité, formation professionnelle et allègement des normes. Des pistes que le nouveau gouvernement doit impérativement saisir pour engager les réformes qui sonneront enfin le retour de la prospérité.

 

Sortir du déficit budgétaire excessif et réduire la dépense publique

Contrairement à la France, la Croatie et le Portugal ont su enclencher les réformes nécessaires pour sortir de la procédure de déséquilibre excessif. Malgré la promesse du gouvernement précédent de tomber sous la barre des 3% en 2017, la Commission Européenne anticipe un taux de 3,2% des déficits publics pour l’année 2017, quand la Banque de France prédit elle un taux de 3,1%, malgré une amélioration des prévisions de croissance. Les dépenses publiques de notre pays sont désormais les plus élevés d’Europe : 56,2% du PIB ; la dette publique, qui représente aujourd’hui 96% du PIB, non seulement ne s’est pas résorbée mais en plus continue d’augmenter, là où les autres pays européens ont su amorcer une décrue.

La Fondation Concorde, défend une forte réduction de la dépense publique dont le haut niveau est financé par une pression fiscale sans précédent, empêchant nos entreprises de prospérer et de créer de l’emploi.

 

Réformer la fiscalité et alléger le coût du travail

Les cotisations sociales employeurs sont les plus élevées de l’OCDE, elles représentent 26,8% du coût du travail. De même, le taux d’impôt sur les sociétés dans notre pays est le plus élevé de l’Union Européenne avec une moyenne de 38,4% en 2016. A l’inverse, la consommation est beaucoup moins taxée en France qu’en Europe, la part de la taxation sur la consommation dans la taxation totale représente 4 points de moins en France.

La Fondation Concorde préconise de diminuer le taux d’impôt sur les sociétés pour atteindre 25% (également dans le projet du nouveau gouvernement). D’autre part, nous proposons d’exonérer de taxes à la production les entreprises industrielles exposées à la concurrence internationale, afin de favoriser la compétitivité française. Enfin, le CICE doit être transformé en baisses de charges durables sur l’ensemble des salaires pour réduire le coût du travail de façon durable dans notre pays.

 

Favoriser l’accès au marché du travail

Le taux de chômage français qui atteint 9,5% au dernier trimestre, est de 2 points supérieur à la moyenne de l’Union Européenne. Le taux de chômage des jeunes non qualifiés dans notre pays est quant à lui de 40% ! En plus de baisser le coût du travail, il est nécessaire d’améliorer sensiblement l’offre de formation, face aux changements numériques il est crucial de rendre nos actifs plus flexibles en leur permettant de se former tout au long de la vie.

A ce titre, la Fondation Concorde propose de mettre fin au paritarisme dans la prise en charge de la formation professionnelle. Il est nécessaire de déléguer sa gestion aux entreprises car elles sont les plus aptes à anticiper les changements sur le marché de l’emploi.

 

Simplifier la réglementation et favoriser la libre-concurrence

De nombreux secteurs de l’économie française sont caractérisés par des obstacles réglementaires empêchant la libre-entrée de nouveaux acteurs. C’est le cas des services de taxi et de locations de véhicules avec chauffeur par exemple. Afin de libérer l’activité dans notre pays il faut simplifier les réglementations qui pèsent sur les entreprises pour leur permettre d’innover et de créer des emplois partout sur le territoire.

La Fondation Concorde met en avant l’urgence d’aligner nos réglementations sur celle de l’Union Européenne. La surtransposition des normes alourdit notre système et pénalise la compétitivité de nos entreprises sur le marché européen. Il s’agit également de simplifier les dispositifs d’aide à l’innovation et de mieux les cibler pour améliorer leur efficacité. C’est à ces conditions, que nous retrouverons le chemin de la prospérité.