Des managers en politique pour réformer l’Etat

Ce mardi 17 décembre, la Fondation Concorde recevait Virginie Calmels, chef d’entreprise, première adjointe au maire de Bordeaux et conseillère régionale.

Pour débuter une année 2017 qui s’annonce cruciale pour l’avenir de notre pays, nous avons reçu Virginie Calmels pour débattre avec elle de la nécessité d’avoir des managers impliqués en politique pour réformer l’Etat. La première adjointe à la mairie de Bordeaux nous a notamment fait part de son expérience et des process à développer pour rationaliser l’administration publique.

Virginie Calmels défend l’idée d’une rénovation de l'État, de ses collectivités et des services publics au sens large. Elle a entamé son intervention en rappelant la nécessité pour l’administration publique française de s’adapter à la logique et au modèle du secteur privé de l’entreprise.

 

Aujourd’hui, l’absence de managers en politique fragilise et pénalise notre compétitivité. En effet, le parti pris de se reposer sur une fonction publique dirigée par des hommes et femmes politiques, peu réceptifs des notions de rationalisation et d’optimisation a conduit l’Etat vers un manque d’efficacité.

D’une part, les politiques sont les moteurs de l’administration. Ainsi, la montée croissante de la défiance des Français vis-à-vis du monde politique et de ses représentants n’est pas sans lien avec le manque de performance de l’Etat et de l’administration publique. Cela s’explique majoritairement par le manque de prise de risques, et par le fait que les promesses ne sont pas tenues et les projets non-exécutés. Toutefois,  la confiance accordée par les Français envers l’exécutif ne doit pas être davantage remise en cause. Il convient donc de renouveler la classe politique actuelle éloignée des Français et de leurs préoccupations. Ce renouvellement doit passer par l’intégration de femmes et hommes issus de la sphère privée, soucieux des évolutions économiques et numériques et porteurs d’une vision innovante.

La prise de risque au niveau de l’Etat ne pourrait qu’être favorisée et facilitée par ces professionnels issus du secteur privé tributaires de l’expérience et du savoir-faire, nécessaires au franchissement de ces difficultés. In fine, la participation de la société civile ne peut qu’impulser un nouveau souffle et tourner l’administration publique vers des actions, objectifs et résultats.

D’autre part, le malaise actuel constaté dans les services publics ne permet pas d’exploiter son potentiel. Néanmoins, la fonction publique est majoritairement prête pour une profonde transformation tournée vers une organisation managériale et des objectifs de performance. Ainsi, la réduction des effectifs en vue de rationaliser et optimiser les services publics est possible si elle est faite avec pédagogie. La suppression de 500 000 fonctionnaires ne représente que 2% des emplois publics. Cette dynamique est d’autant plus encouragée par un fort taux d’absentéisme et des départs à la retraite en nombre. Ergo, la finalité souhaitée n’est pas d’opposer fonctionnaires et salariés du secteur privé mais de valoriser et promouvoir la promotion tout en palliant et supprimant les lourdeurs du système actuel.

"Nous ne pouvons freiner le sens de l’histoire mais bien au contraire profiter de ses mutations pour évoluer vers une plus grande productivité, synergie et effectivité". V. Calmels

Enfin, cette transformation souhaitée aura un impact positif, il constituerait un véritable intérêt pour le citoyen. En France, la pression fiscale est arrivée au-delà de l’acceptable, nous ne pouvons faire peser davantage la mauvaise gestion des deniers publics sur les citoyens. In fine, la seule solution possible est la réduction de la dépense publique. Et, pour réaliser cet objectif, il faut des managers, qui savent “comment faire mieux avec moins” c’est-à-dire diminuer les coûts avec le moindre impact sur la performance des équipes et des services. Le but est de dégager de l’argent pour revenir aux fondamentaux à savoir les dépenses utiles d’investissement et non de fonctionnement.